Histoire de l'Arganier
L'arganier daterait de l'ére tertiaire , époque où existait vraisemblablement une connexion entre la côte marocaine et les îles canaries . Il se serait alors répandu sur une grande partie du Maroc puis, au quaternaire, l'arganier aurait été refoulé au Sud-Ouest par l'invasion glaciaire, ce qui expliquerait l'existence actuelle de quelques colonies vers Rabat et très au Nord près de la côte méditerranéenne .
Aujourd'hui la plus grande concentration d'arganiers se trouve dans la région du Souss où elle couvre près de 800 000 hectares,soit 14.25% de la forêt du maroc.
Depuis 1998, une zone de 830 000 hectares entre Agadir et Essaouira a le statut de Réserve de la Biosphère octroyé par l’UNESCO.
L'arganier:
L'arganier est un arbre aux rameaux épineux -d'où
spinosa- de 8 à 10 m de haut, aux feuilles atténuées en un court pétriole, très résistant et qui peut vivre de 150 à 200 ans. Il est parfaitement adapté à l’aridité du sud-ouest marocain et sa silhouette est caractéristique: cime large et ronde, tronc noueux, tortueux et assez court, souvent formé de plusieurs parties entrelacées.
L'arganier fournit un bois très dur, appelé bois de fer, utilisé essentiellement comme bois de chauffage. L'arganier possède des mécanismes qui limitent ou ralentissent la chute du potentiel foliaire et relèvent de la stratégie d'évitement. L'arbre ne perd ainsi ses feuilles que transitoirement, en cas de grande sècheresse.
Les fleurs blanches à jaune verdâtre sont à tube très court et sont réunies en glomérules. Elles apparaissent en mai-juin. Le fruit, l'
affiache, est une fausse drupe ovale, fusiforme de 30 mm de long environ, jaune-brun à maturité contenant une noix très dure abritant deux ou trois "amandons". Un arbre en produit environ 8 kg par an. Les feuilles, vert sombre et coriaces, sont consommées par les chameaux. Dans le sud marocain, il est fréquent de voir des chèvres s'étant hissées sur les branches de l'arganier car elles se nourrissent de jeunes pousses et de son fruit, laissant le noyau qu'il contient.
Son système racinaire est particulièrement profond mais dépourvu de poils absorbants (racines « magniloïdes ». Il profite d'une symbiose avec différents types de champignons pour pallier cette déficience, seuls ces derniers pouvant apporter les différents nutriments à l'arbre. La reproduction artificielle et la mise en culture de celui ci nécessite ainsi l'inoculation de plusieurs espèces de champignons au niveau de ses racines. L'aire géographique de l'arganier bénéficie d'une forte humidité, tant par les précipitations saisonnières que par une fraîcheur relative, que l'arganier piège et restitue au sol.
La population Imazighen (berbère) de l’Atlas a toujours utilisé l'huile d'argan
pour ses vertus alimentaires et cosmétiques. Tout comme le thé , l’huile d’argan accompagnée de miel est offerte aux invités en signe d’hospitalité.
Problèmes de l'arganier:
L'arganier est menacé de disparition, car les signaux d'alarme se multiplient ces derniers temps à propos de cet arbre : il subit diverses agressions.
Les problèmes auxquels cet arbre est confronté sont multiples :
- L'arganeraie marocaine régresse en termes de superficie et surtout de densité : en moins d'un demi-siècle, la densité moyenne de l'arganeraie nationale est passée de 100 arbres/ha à 30 arbres/ha, tandis que les superficies couvertes régressaient en moyenne de 600 ha par an (statistiques du ministère de l'agriculture marocaine).
- L'aire de l'arganier se dégrade d'année en année sous l'effet conjugué de l'accroissement de la population (surtout autour d'Agadir, de l'apparition des cultures intensives (notamment le maraîchage sous serres).
- Utilisation sauvage du bois d'arganier pour produire du charbon.
- Manque de collaboration entre les principales parties concernées (les aménageurs forestiers et les chercheurs universitaires) pour mettre en place des projets de transplantations.
- Absence de moyens modernes de production de l'huile d'arganier, et mauvaise commercialisation de cette dernière par les autorités locales et régionales.